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Jacques Barrère, pilier depuis 54 ans du marché de l’art asiatique français

Jacques Barrère consacre sa vie depuis 1969 à la négociation d’art ancien asiatique. Reconnu comme un grand spécialiste de son domaine, il contribue depuis ces nombreuses années à faire rayonner l’art chinois et japonais, à le comprendre, en apprécier la beauté unique, et à le transmettre en formant à son tour des spécialistes de la discipline. 

Pour sa nouvelle édition, le Printemps Asiatique a décidé de mettre à l’honneur ce parcours exceptionnel et inspirant. 

 

En 1978, la galerie Jacques Barrère ouvre rue Mazarine dans le 6ème arrondissement de Paris. Depuis, elle participe régulièrement aux plus prestigieuses foires et salons : Biennale des Antiquaires, Foire de Shanghai, Asia Week New York ou encore la TETAF de Maastricht, Bâle et Singapour. 


 

En 1980, parrainé par son président Pierre Vandermersh, Jacques Barrère entre au conseil d’administration du Syndicat National des Antiquaires (SNA). Il devient également président de la Compagnie Nationale des Experts à la suite de sa rencontre avec Alan Vian, son fondateur, qui lui en confie d’abord la modernisation. 

 

La galerie Jacques Barrère organise en 1993 le premier retour in situ d’un objet d’art en Chine avec la remise en place des fenêtres en bronze du Dong Ting au Palais d’Eté de Pékin. La même année il participe à la première Exposition d’Antiquaires “Trésors” à Singapour. 

Nommé expert près la Cour d’Appel de Paris mais aussi Donataire au musée Guimet et Grand Donataire au musée Cernuschi, Jacques Barrère est fait Chevalier de l’Ordre du Mérite National et Chevalier de la Légion d’Honneur pour tout le travail syndical et culturel accompli.

Jacques Barrère a bien voulu se prêter au jeu de l’interview pour le Printemps Asiatique. C’est l’occasion d’en apprendre davantage sur ce passionné d’arts d’Asie.

Pour commencer, pourriez-vous nous parler de votre parcours ? Comment est née votre vocation pour l’art et pour l’Extrême-Orient ?

Dans les années 30, mon grand-père maternel était grossiste en artisanat japonais et avait réussi brillamment. Décédé prématurément, sans continuité dans l’entreprise, la famille s’est retrouvée démunie et dans les années 60 ma mère a ouvert un stand de brocante asiatique au « marché aux puces » que j’ai repris en 1969.

Autodidacte, auditeur libre à l’école du Louvre, j’ai appris mon métier « sur le tas ». J’achetais et vendais sans tenir compte de l’importance culturelle des objets jusqu’au jour où j'ai découvert un de mes objets exposé et mis à l’honneur, à l’entrée de l’Asian Art Museum de San Francisco. Je décide alors de m’installer au 36 rue Mazarine, à Paris Rive gauche en 1978.

 

Les industriels japonais de la région d’Arita entreprennent de rapatrier leurs porcelaines : je

rencontre les grands marchands Japonais, Sakamoto San, Fujishiro San, qui ne tenaient pas compte de mon statut social et m’invitent royalement à visiter les plus grand musées et leurs collections privées : ce sont eux qui m’ont appris mon métier, porcelaines Kakiemon, Nabeshima, Kutani, Arita et art de la Chine aussi. Mes achats s’effectuaient en vente publique comme chez mes collègues marchands et brocanteurs.

A la même époque je collectionne les cloisonnés chinois et me passionne pour la sculpture

bouddhique chinoise, japonaise et gréco-bouddhique.

 

Le temps ne comptait pas, ma passion sublimait tout. Elle m’a permis de rencontrer des personnes extraordinaires que je n’aurais pu côtoyer autrement.

 

Le marché japonais faiblissant, je me suis alors spécialisé dans la sculpture. A l’époque, ma clientèle se composait de collectionneurs privés passionnés. Les prix n’étant pas aux niveaux actuels la spéculation n’intervenait pas.

 

Je continue mon parcours et rencontre dès 1980 les artistes chinois, japonais et Coréens parisiens et de passage qui profitent de mon espace pour exposer leurs œuvres méconnues à l’époque : Guilin Kim, Park Dong Soo, Chu Ko, Sun Chao, Chen Jian Hong, Xiao Fan Ru, Wang Keping, Ma Desheng, Chang Kai Yuen, Wu De Chun, Yasse Tabuchi , Hiroshi Harada etc. 

Puis récemment une nouvelle passion émerge pour les maîtres japonais des années 50 de la 2ème école de Paris : Imai, Sugai, Domoto, Key Sato…

Le Printemps Asiatique a décidé de mettre votre parcours à l’honneur pour sa nouvelle édition, pourriez-vous nous parler de votre lien à l’événement ?

C’est un lien fort puisque l’idée de lancer le Printemps Asiatique à Paris est venue de mon fils, Antoine Barrère, formé au souvenir du florissant marché parisien des années 1930 à 1990 des grandes maisons : CT LOO, Mahe, Compagnie de Chine et des Indes, Perret Vuibert, Moreau Gobart, Beurdeley qui nous ont parrainé.

L'objet qui a marqué votre carrière ?

Deux objets m’ont particulièrement marqué.

Le grand Bouddha Ming de 3 m de haut, sauvé de la ferraille à mes débuts et soigneusement conservé jusqu’à la possibilité de sa revente à la Chine.

Il y a eu aussi les fenêtres du pavillon de bronze du Palais d'Été retrouvées à Drouot et remises en place à Pékin grâce aux négociations de la galerie.

L’artiste que vous rêveriez de présenter ?

Ami de Chu Teh Chun, j’aurais aimé l’exposer. Tous deux, n’avons pas « osé » à l’époque : nous étions modestes !

Votre musée favori ?

Le Musée Guimet reste la base et l’école mais j’ai un faible pour le Musée Cernuschi, très complet et à taille humaine, toujours au fait de l’art en vie.

L’ouvrage qui vous inspire ?

Les voix du silence, d’André Malraux.

Pourrions-nous en savoir plus sur vos projets ?

Continuer à apprendre.

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