Gravures contemporaines coréennes
Un accrochage à découvrir au musée Cernuschi jusqu’au 9 juin 2024.
Ce printemps, le musée Cernuschi propose au public de découvrir, dans la salle Peinture de ses collections permanentes, une sélection d'œuvres contemporaines issue de son fonds de gravures coréennes.
HONG SEON WUNG (né en 1952)
Fleurs de Camélia
2011
Gravure sur bois
142 x 121 cm.
M.C. 2023-12. Don de l’artiste, 2023.
© Paris Musées / Musée Cernuschi, musée des Arts de l’Asie de la Ville de Paris
En 2023, le musée Cernuschi a reçu près d’une quarantaine de gravures d’artistes coréens appartenant à plusieurs générations et déployant des styles et des techniques extrêmement variés. Une sélection d’œuvres de ce fonds, enrichie d’autres estampes issues des collections du musée, sera exposée par roulement dans la salle dédiée aux arts graphiques du parcours permanent jusqu’en juin 2024.
La gravure coréenne : un art identitaire
Premier outil de diffusion à large échelle des textes et des images, la gravure est le plus souvent perçue comme une forme de création ancienne, dont la pertinence a été dévaluée par la perte progressive de sa fonction de reproduction, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle.
En Asie comme en Europe, ce domaine a été réinvesti par des plasticiens qui l’ont profondément transformé en en faisant un champ artistique à part entière avec ses techniques, ses normes et parfois ses vocabulaires privilégiés. Nombreux sont ainsi les artistes coréens à s’adonner pleinement à la gravure ou à la pratiquer en parallèle d’autres activités.
RHEE SEUND JA (1918-2009),
Composition pour l’affiche de l’exposition à la galerie Lara Vincy
1958
Gravure sur bois
39,8 x 49,7 cm
M.C. 2018-20. Don de la galerie Artworks Paris-Séoul, 2018.
© Paris Musées / Musée Cernuschi, musée des Arts de l’Asie de la Ville de Paris
Plusieurs d’entre eux jouent sur son association à des idiomes passés pour ancrer leur travail dans une relation à l’Histoire et à l’identité de la péninsule coréenne. Cela leur permet de revisiter des motifs conçus comme symboliques de la Corée et notamment d’évoquer certains événements douloureux de l’époque moderne et contemporaine. Ils font alors le plus souvent le choix de la gravure sur bois, qui permet un contraste franc entre les noirs et les blancs, propice à la création d’images politiques fortes et immédiatement compréhensibles.
L’intimité de l’artiste dans la gravure
Par ailleurs, cet accrochage met aussi en valeur d’autres graveurs qui, quant à eux, optent pour une représentation du monde actuel adaptée à de nombreuses expérimentations techniques et stylistiques, qui génèrent une multiplicité d’effets.
Cette variété se retrouve également dans de nombreuses œuvres basées principalement sur l’exploration d’un vocabulaire purement formel ou de l’expression de l’intériorité de l’artiste. La gravure, par la modicité des moyens nécessaires et la mise en œuvre souvent longue, apparaît en effet comme le vecteur privilégié d’un art intimiste.
LEE UN JUNG (née en 1987),
Ville Gimpo - nuit
2022
Gravure sur bois, monotype,
50 x 70 cm
M.C. 2023-43. Don de l’artiste, 2023.
© Paris Musées / Musée Cernuschi,
musée des Arts de l’Asie de la Ville de Paris
En savoir plus :
7 avenue Vélasquez
75008 Paris
Salle Peinture, section 14
Du mardi au dimanche
De 10h à 18h
Accès gratuit dans les collections permanentes